430 MALTE mesures décidées par M. Chamberlain, si, à l’opposition des indigènes, n’étaient venues se joindre de sérieuses considérations politiques. La campagne entreprise à Malte par M. Chamberlain contre la langue italienne avait aussitôt provoqué, dans la Péninsule, une vive irritation qui se traduisait par des articles très vifs dans la presse patriote. La Société « Dante Alighieri », pour la propagation de l’italien à l’étranger, s’émut de l’ostracisme dont la langue qu’elle se donne la mission de répandre, était l’objet dans un archipel si voisin de la Sicile : elle décida d’y redoubler d’activité et d’y créer de nouveaux sous-comités. En même temps, « l’Alliance maltaise », une association née des troubles et désireuse de marquer à la fois son ressentiment contre M. Chamberlain et ses défiances vis-à-vis de l’Italie, se donnait pour objet de multiplier les relations de toute nature entre Malte et la Tunisie-Algérie et de développer l’enseignement du français dans l’île. Ces incidents étaient, en eux-mômes, de peu de gravité ; mais ils survenaient au moment où le « rapprochement franco-italien » pouvait paraître de nature à modifier les conditions de la politique dans la Méditerranée. Est-ce cette considération qui inspira au cabinet britannique le désir de ne pas froisser le patriotisme italien ? Ou bien jugea-t-on, à Londres, qu’au moment où l’Angleterre avait, par le monde, de si graves difficultés, il ne valait pas la peine, pour le maigre et douteux résultat d’angliciser une petite île, de faire tant de bruit et d’agitation, et de risquer