LA TRIP0L1TAINE 331 de Bei’lin, a reconnu aux consuls d’Allemagne et d’Italie à Jérusalem, le droit de représenter officiellement, devant la justice ottomane, les catholiques de leur nation. Devant cette atteinte directe à nos droits les mieux établis, nous étions fondés à compter sur la diplomatie du Quirinal pour seconder nos justes revendications. Tout au contrah’e, c’est l’Italie elle-même, pour qui nous avons compromis nos bonnes relations traditionnelles avec la Porte, qui, profitant de son alliance avec l’Allemagne, et exploitant le mécontentement naturel du gouvernement turc, travaille à effriter, en Orient, l’édifice de notre puissance politique et religieuse et se prépare à recueillir, avec l’héritage de nos droits, le bénéfice de notre prestige 1 ! C’est elle qui s’essaye dans 1. A Tripoli même, le gouvernement italien lutte de toutes ses forces contre notre influence. Il a créé une école laïque de garçons qui lui coûte 80 000 francs par an, pour lutter contre l’école des frères marianistes et des sœurs de Saint-Joseph-de-l’Appari-tion, subventionnées par la France, qui se maintiennent avec des ressources quatre fois moindres. « Les professeurs envoyés d’Italie ne se contentent pas toujours d'apprendre à leurs élèves la grammaire italienne et l’amour de Rome ; ils leur insufflent quelquefois la haine de la France. On peut être certain que les petits Arabes éduqués par les rivaux des communautés religieuses françaises ne seront pas, plus tard, des partisans de notre influence... Avec un zèle émouvant, huit frères marianistes consacrent toute leur vie à instruire les garçons, dans le but unique de soutenir les intérêts de la France... ; ils vivent misérablement de la pension de 600 francs par an qui leur est allouée. » Chez les ieligieu-ses, chez les directeurs de l’école de l’Alliance israélite de Paris, « c’est la même assiduité laborieuse, la même préoccupation exclusive de faire aimer la France ». (De Mathuisieulx, ouv. cité, p. 116 et suiv.) — Le voyageur français a été dénoncé par le Giomale d'italia (23 mai 1901), comme officier voyageant incognito : a Les troupes françaises se mettent en mouvement du côté de la frontière tunisienne et tout annonce une nouvelle kroumi-radehi (Ibidp. 134.)