220 LA QUESTION DU MAROC tragiquement. Les routes du Sahara virent tomber, victimes des gens d’In-Salah ou des Touareg, en 1881, le colonel Flatters et ses compagnons, massacrés à Bir-R’arama, la môme année trois Pères Blancs, les PP. Richard, Morat et Pouplard ; en 1886, le lieutenant Palat périssait assassiné près d’In-Salah, et, en 1889, Camille Douls avait le même sort dans le Sahara occidental. Ces attentats, qui chaque fois restaient impunis, démontraient de plus en plus la nécessité d’agir énergiquement dans le sud ; en même temps, l’occupation du Mzab nous obligeait à nous établir aussi à Touggourt et à El-Oued, dans le Souf, et à affirmer notre autorité sur tout le pays jusqu’au Grand-Erg. Depuis longtemps nous aurions pu, sans doute, établir notre suzeraineté sur « l’archipel » touâ-tien en acceptant les offres qu’à maintes reprises, depuis 1857, d’importants personnages religieux firent aux autorités algériennes ; mais rien, pas même des attentats comme le massacre de la mission Flatters, ne parvenait à triompher de notre inaction. Une telle longanimité encourageait nos rivaux, etquand, en 1886, les gens d’In-Salah, inquiets des suites qu’aurait le meurtre du lieutenant Palat, envoyèrent auprès du sultan une délégation chargée de lui porter leur hommage et de lui demander sa protection, Mouley-el-Hassan n’hésita pas à leur écrire qu’il allait prendre des mesures pour les placer effectivement sous sa haute autorité. Diplomatiquement interrogé sur l’authenticité de cette lettre par M. Féraud, ministre de France à Tanger, le sultan s’empressa