LA VIE RELIGIEUSE, POLITIQUE, SOCIALE 101 plutôt qu’un empire en décadence, le Maroc n’est pas encore un empire, il est, si l’on veut, un empire en formation, un empire qui tend à sortir de la forme féodale et théocratique pour devenir un Etat moderne. Mais cette évolution est loin d’être achevée et l’histoire entière du Maghreb est là pour faire douter qu’elle puisse s’achever jamais, s’il est vrai que, depuis les Romains, tous les maîtres du pays ont usé leurs forces contre le particularisme indomptable des Berbères. Il semble bien que ni les Romains, ni les Vandales, ni les Byzantins, n’ont jamais soumis les massifs montagneux du Rif et de l’Atlas ; leurs fonctionnaires ne gouvernaient que les côtes et les plaines.—Les Berbères adoptèrent le christianisme, mais leur esprit d’indépendance se manifesta par le succès rapide des hérésies ; incapables de s’élever à l’idée d’unité, pas plus à celle d’Église qu’à celle d’État, ils embrassèrent avec ardeur le donatisme et l’aria-nisme;et, plus tard, quand, après une longue résistance, ils eurent accepté l’islamisme, l’apparition, parmi eux, de dynasties nouvelles, la naissance et le succès de sectes hérétiques, vinrent encore Consulter, pour les publications le» plus récentes, la Revuebihlio-graphique des travaux sur la géographie de l Afrique septentrionale, publiée depuis 1898 par M. Augustin Bernard (Alger, imp. Léon). —Voir encore le Bulletin du Comité de l'Afrique française, les Questions diplomatiques et coloniales, dont nous devons renoncer à citer tous les articles intéressants et utiles. — Au point de vue des mœurs, signalons le livre du Dr Raynaud : Etude sur l'hygiène et la médecine au Maroc (Bail-lière, 1902, in-8). — Pour la géographie et la vie sociale, voyez les articles publiés par la Revue générale des sciences, du 15 janvier au 15 juin 1903, notamment ceux de MM. M. Machat, Augustin Bernard et Edmond Ooutté.