l’entente franco-italienne 19 le rôle qu’il est appelé à jouer dans notre histoire. Africain par le nom, puisqu’il fait partie du continent que l’on appelle Afrique, notre empire barbaresque est en réalité méditerranéen. La Méditerranée n’est pas une barrière, mais un chemin qui s’ouvre facilement, en moins de trente-six heures, aux bâtiments à vapeur; le Sahara, au contraire, qui sépare l’Algérie de l’Afrique noire, est le plus redoutable des obstacles, et les chameaux mettent plus d’un mois à le franchir. Tant qu’on n’aura pas créé une ligne transsaharienne, — et ce jour-là. ne semble pas proche, — toute la vie du Maghreb français sera tournée vers la Méditerranée ; et même si, un jour, une longue voie ferrée doit traverser les immensités stériles du Sahara, c’est toujours vers la mer et vers l’Europe, où elle trouve des débouchés et des marchés, que se tournera l’activité des maîtres, quels qu’ils soient, d’Alger, d’Oran, de Tunis. De tout temps, d’ailleurs, les pays du Maghreb, l’ancienne Mauritanie ont pris part à la vie des peuples méditerranéens, tandis que c’est toujours avec inquiétude qu’ils ont sondé les profondeurs désertes d’où ne leur venaient que des dattes, quelques caravanes du Soudan, et surtout les incursions dévastatrices des nomades. Ainsi, ce serait se placer à un faux point de vue que de considérer l’Algérie comme une colonie de la France, et notre politique en Algérie comme une politique coloniale. L’Algérie-Tunisie est le prolongement de la France méditerranéenne; ce n’est donc pas avec le Soudan et le lac Tchad que ses intérêts sont liés et qu’il convient de les