BIZERTE 365 abords de Malte. Les travaux, hâtivement exécutés autour de La Valette, témoignent assez des inquiétudes que les torpilleurs et les « sous-marins »de Bizerte causent à l’amirauté britannique. C’est dans l’enceinte de la « défense mobile » que nous avons eu l’occasion de voir manœuvrer les cent premiers « turcos de la mer », les Baha-ria, ou marins indigènes. On se souvient du légitime succès qu’obtint, à la Chambre, le discours très chaleureux de M. Albin Rozet, député de la Haute-Marne, pour demander l’inscription, au budget de l’année 1900, d’une somme de 1 million « pour reconstituer une force navale tirée de l’Algérie du Nord et organiser à la fois, en Algérie par voie d’engagements volontaires, en Tunisie par voie de conscription ou d’engagements volontaires, des équipages indigènes plus particulièrement réservés à la défense de ces régions et du bassin de la Méditerranée ». Habillés comme nos marins français, mais coiffés de la chéchia, les premiers Baharia ont fait preuve, au dire des officiers chargés de leur instruction, des mêmes qualités d'endurance et de discipline que nos turcos et nos spahis ; quant à leur aptitude pour le service à la mer, il est difficile d’en juger d’après l’expérience, encore trop restreinte, que l’on vient de faire. Un marin ne s’improvise pas, et les musulmans adonnés à des professions maritimes sont peu nombreux sur nos côtes africaines, sauf en quelques endroits comme les îles de Djerba et de Kerkennah. Quoi que l’on pense d’ailleurs de la résurrection d’une marine indigène, espérée par M. Albin Rozet, l’idée dont il s’est fait l’interprète