406 GIBRALTAR l’armée espagnole, une fois prête à entrer en campagne, même secourue par des alliés européens, viendrait se briser ou tout au moins s’immobiliser longtemps. Les Anglais, ont à Gibraltar, des pièces de montagne, des mulets, tout un matériel inutile à la défense du rocher ; outre la garnison, ils peuvent aisément, en trois ou quatre jours, faire venir des renforts de Malte ou d’Angleterre, emprunter à la flotte des compagnies de débarquement ; ils ne trouveraient, pour s’opposer à leur tentative, que deux bataillons à effectifs réduits, quelques centaines d’hommes! Les plans de l’opération sont depuis longtemps étudiés. Les officiers de la garnison de Gibraltar dirigent volontiers leurs excursions ou leurs promenades sur les hauteurs qui dominent la route de Tarifa ou vers la sierra Carbonera ; dans les joyeux pique-niques qu’ils organisent, les appareils photographiques, les instruments d’optique et les cartes ne sont jamais oubliés. On vient d’achever, à Algésiras, un immense et luxueux hôtel, dont les dimensions, hors de proportion avec le nombre des voyageurs, ont provoqué bien des commentaires. Que ferait l'Espagne, si son territoire n’était pas respecté 1? Son honneur ne lui permettrait pas de consentir à la complaisance que la diplomatie son article des Questions diplomatiques et coloniales : L'Angleterre et la question du Maroc, 1er juillet 1901. 1. Sur la question de Gibraltar, au point de vue espagnol, voyez la brochure, trop ancienne mais néanmoins intéressante, de M. José Navarrete : Las Llaves del Estrecho, avec une préface du général don José Lopez Dominguez (Madrid, 1882).