440 MALTE Maltais vénéraient et acclamaient l’homme en qui ils sentaient un ami de leur race, celui que l’on devrait appeler le Cardinal de la Méditerranée, tant il en a compris l’âme et aimé les rivages. N’est-ce pas lui qui, parmi tant d’idées fécondes, eut un jour celle do rendre à la vie et à sa destination primitive cette organisation d’apparat qu’est aujourd’hui l’ordre de Malte et de l’envoyer poursuivre, dans l’Afrique centrale, la libération des captifs et la lutte contre l’islam? Ces liens nombreux d’intérôts et d’affection qui unissent les Maltais aux pays qui les avoisinent, cette sympathie que procure à la France la comparaison du régime qu’elle applique en Tunisie avec celui que l’Angleterre inaugura à Malte, nous font mieux comprendre le sens et l’importance des troubles que les allures autoritaires de M. Chamberlain ont provoqués dans l’archipel. La question des langues est essentielle pour une population commerçante et cosmopolite ; et la résistance des Maltais restés dans l’île est encouragée et soutenue — comme il arrive pour l’Irlande — par leurs compatriotes établis dans les pays voisins. Il ne faut d’ailleurs rien exagérer : Pie IX et notre air national, et le dernier cri que j'entendis, après celui de Vive le Pape ! fut celui de Vive la France!... En Algérie, les Maltais n’ont cessé de nous prêter le concours de leurs bras, de leur intelligence, de leur amour de l’ordre, do leur constant respect de notre autorité... En Tunisie, ils nous ont donné des marques utiles de sympathie qui ne se sont pas démenties uu seul jour. » Cf. Mgr Baunard, Vie du cardinal havigerie (t. II,p. 214-215). — Voyez aussi le vivant portrait qu'a tracé M. Charles Benoistdu cardinal dans Souverains, Hommes d'Etat, Hommes d'Eglise (Lecène et Oudin).