GIBRALTAR 403 tudes exprimées par l’honorable député. Restait à trouver les remèdes. Fallait-il continuer l’œuvre entreprise, achever de dépenser les 112 millions de francs prévus par le projet de M. Goschen, pour avoir le port et les trois bassins de radoub ? M. Gibson Bowles ne le pensait pas ; il réclamait de toutes ses forces l’abandon immédiat de travaux qui ne serviraient qu’à augmenter les surfaces vulnérables; mieux valait, selon lui, réaliser ainsi immédiatement une économie sur l’exercice en cours, et employer tout l’argent voté à créer un port et tout un établissement naval sur la face orientale du rocher. C’est là un remède héroïque, mais un remède extrêmement difficile à appliquer, très coûteux et qui, à supposer qu’il soit réalisable, ne donnerait de résultat que dans une dizaine d’années. On sait, en effet, que du côté de l est, la montagne plonge tellement à pic dans la mer, qu’il n’a pas même été possible d’y établir une route au delà de la Grotte des Singes 1 ; que les fonds deviennent très vite plus considérables qu’à l’ouest ; que les vents d’est y soufflent très souvent avec une grande violence et gêneraient le travail ; qu’enfin, si l’on parvenait, à grands frais, à créer un port, on ne trouverait de place ni pour loger des bassins de radoub, ni pour installer, à l’abri des obus, tous les ateliers et magasins nécessaires. Des études ont été faites, et la question est toujours en suspens; mais, en attendant, ûu côté ouest, les travaux continuent activement, 1. C’est à Gibraltar que l’on trouve les seuls singes sauvages d’Europe, une cinquantaine d’individus, sur lesquels s’étend la sollicitude de l’administration anglaise.