236 LA QUESTION DU MAROC taient dans 1’ « archipel » du Touât ; mais sans doute les passions se seraient calmées d’etles-mcmes, si elles n’avaient trouvé au dehors un élément d’espérance et un appui. De Figuig au Tafilelt, sur les pentes méridionales de l’Atlas et le long des ouadi qui en descendent, vivent des tribus nombreuses et guerrières : la principale est celle des Doui-Menia. Le domaine de parcours des Doui-Menia s’étend dans tout le triangle compris entre l’oued Zous-fana et l’oued Guir ; ils ont leurs cultures et leurs silos dans la plaine de Kechaab, fertilisée chaque hiver par les crues de l’oued Guir, qui, descendu du Grand-Atlas où il a ses sources non loin de celles de la Moulouya, recouvre périodiquement les campagnes d’aval ; l’hiver, pour les semailles, l’été, pour la moisson, ils demeurent dans cette vallée favorisée ; le reste du temps, ils se dispersent pour aller à la recherche des pâturages, ou pour se rendre, à l’automne, les uns dans les ksour des Beni-Goumi, le long de l’oued Zousfana, les autres au Tafilelt, dans le district de R’orfa, pour faire la récolte de leurs dattes. Dans les mêmes parages vit la tribu des Oulad-Djerir, fraction séparée des Hamian, étroitement alliée avec les Doui-Menia et englobée dans leur rayon d’action. Les Doui-Menia sont une confédération de cinq tribus, presque toujours très unies entre elles ; si la djemaâ a décidé la guerre, toutes doivent se lever, et elles peuvent alors mettre en ligne cinq mille fantassins et quinze cents cavaliers, plus le contingent des Oulad-Djerir. Nominalement, ces tribus sont soumises au sultan ; elles lui payent