400 GIBRALTAR et militaire du Royaume-Uni. On sait le beau tapage qu’ont fait, dans ces dernières années, « la bataille de Dorking » et la fameuse brochure Made in Germany. M. Thomas Gibson Bowles a, lui aussi, à propos de Gibraltar, obtenu un succès du môme genre ; il a sonné l’alarme avec une inlassable persévérance ; il a multiplié les « questions » à la Chambre des communes ; il s’est adressé au grand public par sa retentissante brochure Gibraltar : a national danger. M. Gibson Bowles est, qu’on nous passe l’expression, un enfant terrible ; les ministres ont beau lui faire de gros yeux, il parle, et, en dépit des admonestations, il récidive. L’opposition, ainsi comprise, a sa part dans la direction des affaires publiques d’un grand pays ; en faisant appela l’opinion, elle oblige les bommes responsables à prendre une décision et à agir, elle est, pour le gouvernement, tantôt un aiguillon et tantôt un frein ; mais des indiscrétions comme celles de M. Gibson Bowles ont aussi leurs dangers ; en politique, comme le disait M. Balfour, il est certains faits « sur lesquels il ne faudrait absolument pas attirer l’attention publique » et certaines questions auxquelles le silence même est la plus significative des réponses. Quoi qu’il en soit d’ailleurs, le monde entier est maintenant renseigné sur la force réelle de Gibraltar. — Les éléments du problème qui passionne depuis plus d’un an l’opinion publique du Boyau-me-Uni sont très simples. Au moment même où l’on travaillait à faire du fameux rocher, non plus seulement un « point d’appui » pour la flotte,