MALTE 441 si les derniers incidents ont ébranlé le loyalisme des Maltais, s’ils les ont incités à chercher autoui d’eux, dans celte Méditerranée qui est leur vraie patrie, d’où pourrait venir, le cas échéant, un secours libérateur, ils n’ont pas sérieusement menacé la domination de la Grande-Bretagne, ni compromis sa puissance dans la Méditerranée. L’inimitié des Maltais n’est pas un péril, mais elle est un symptôme : l’Angleterre n’est pas aimée dans la Méditerranée, mais elle n’a rien à y redouter, tant qu’elle y possédera la force. III Depuis Soliman, Malte a la réputation d’une place imprenable : Bonaparte ne l’a pas prise, on l’y a laissé entrer, et Vaubois ne l’a rendue que sous la pression de la famine. Pourrait-elle aujourd’hui être enlevée de vive force? La question est de celles que l’expérience seule peut résoudre. Ce qui est sûr, c’est qu’elle est formidablement armée, prête à la guerre, et que l’amirauté britannique ne cesse d’en augmenter les défenses. Tout le système, si pittoresque, des fortifications anciennes n’a plus, avec l’artillerie et les explosifs modernes, qu’une valeur militaire restreinte; mais toute l’île n’est aujourd’hui qu’un vaste camp retranché, hérissé de batteries modernes qui, de tous les côtés, ont des vues sur la mer. En plusieurs endroits, les Anglais ont utilisé la solidité et l’épais-t seur des vieux remparts pour les transformer en forts nouveaux et les compléter par des réduits