250 LA QUESTION DU MAROC devant notre expansion dans l’Afrique du Nord se classent peu à peu dans l’ordre de leur importance réelle : c’est ainsi que la question du Touàt, qui a pesé si lourdement sur notre politique algérienne et qui a enfin reçu une solution définitive, n’est qu’une petite question ; mais son histoire, depuis trente ans, est caractéristique : elle enseigne combien une affaire minime, mal conduite, négligée, compliquée comme à plaisir, peut causer de tracas et coûter de peines. L’on a été un moment sur le point de confondre la question du Touât, qui, en elle-méme, est presque insignifiante, avec celle du Maroc, qui est considérable ! Quand il s’agit de notre expansion, la vraie méthode est de sérier les questions, de les isoler pour les résoudre une à une ; et ce n’est pas un des moins heureux résultats de notre intervention au Touàt que d’avoir, autour du Maroc, déblayé le terrain. Si quelque jour doit se poser la « question marocaine », ce ne sera pas pour nous un médiocre avantage d’en avoir dégagé les avenues, d’en avoir éliminé tout ce qui l’obscurcissait et d’avoir, en un mot, réservé l’avenir.