LE TRAITÉ DE 1845 201 A maintes reprises, les gouverneurs de l’Algérie et les généraux commandant la division d’Oran ou le 19e corps, justement préoccupés de voir toutes les insurrections qui ont troublé les Hauts-Pla-teaux fomentées et secondées par les gens de Figuig, ont proposé un coup de main sur les oasis. Le général Deligny, après l’insurrection de 1864, préconisait déjà ce plan : « Dans ma conviction, écrivait-il le 15 janvier 1867, l’opération est très bonne, sera fructueuse en résultats et pourra clore pour des années l’ère des insurrections. » Au point de vue algérien, le général et son supérieur, le maréchal de Mac-Mahon, gouverneur général, pouvaient avoir raison ; mais l’empereur et le maréchal Niel, responsables de l’ensemble de la politique française et inquiets des conséquences qu’aurait pu avoir une pareille expédition, soit au Maroc môme, soit surtout hors du Maroc, n’eurent sans doute pas tort de rejeter leurs propositions. Les complications extérieures furent évitées, mais, comme l’avait prévu le général Deligny, « le mal passa à l’état chronique 1 ». d’El-Oudarir en sont maintes fois venus aux mains pourla possession de la source de Zadert, qui est restée à ceux de Zenaga. Les gens d’El-Oudarir acceptent l’autorité du sultan et ne sont pas défavorables à l’influence française; ceux de Zenaga prennent, naturellement, le parti opposé. 1. Sur les affaires de Figuig et l’histoire de nos démêlés avec le Maroc sur la frontière, voyez la brochure signée Mandeville : l’Algérie méridionale etle Touât (Challamel, 1898; Extrait des Questions diplomatiques et coloniales ). — Cf. Saint-Germain sénateur d’Oran, la Frontière oranaise ( Extrait des Questions diplomatiques et coloniales, 15 septembre 1903); La convention deLalla-Marnia et la frontière algérienne de l'Ouest, par M. H. de la Martinière, dans la Revue des Deux Mondes du 15 avril 1897.