182 LA QtJESTION DU MAROC Përsonne ne soühaite de déposséder le sultan de sa souveraineté, et personne ne rêve d’une conquête du Maroc, mais chacun comprend la nécessité de mettre fin à l’anarchie marocaine en mettant lè sultan, quel qu’il soit, à même de faire respecter son autorité et d’exercer son gouvernement. Il a besoin pour cela d’une armée, que la France seülé, qui a, en Algérië-Tunisie, des troupes indigènes si bien disciplinées et si solidement organisées, est capable de l’aider à créer, et d’argent, que nous pouvons lui fournir à la condition d’obtenir certaines garanties, comme le coùtrôle des douanes et la cbiicession d’un chemin de fer de la frontière à Fez. L’on peut croire que le sultan lui-même, quelles que soient ses répugnances, se rend compte de l’impossibilité où il est de sortir de ses embarras actuels sans le concours de sa voisine algérienne, Quel que soit le résultat final de la lutte actuelle, il est certain que l’alarmé a été chaude dans l’entourage de Mouley-abd-el-Àziz ; il a pu réfléchir sur l’imprudence de certaines compromissions et les inconvénients de certaines amitiés. Les fournisseurs et les aventuriers qui l’avaient poussé à des réformes hâtives, plus spécieuses qu’efficaces, et qui cherchaient tout autre chose que l’intérêt du Maroc, ont presque tous abandonné le sultan aux premiers symptômes d’un péril sérieux. Au contraire les consuls européens, les officiers de la mission militaire française, M. Descos, premier secrétaire de la légation de France, sont restés longtemps à Fez; malgré les nouvelles alarmistes pandues à profusion, M. Gaillard, vice-consul