ET LES PUISSANCES EUROPÉENNES 141 précédée ou suivie, elle a montré que nous étions résolus à ce qu’aucune influence, sur cette terre du Maghreb, qui touche à notre empire africain, ne l’emportât sur la nôtre. Respectueux de la force, quand elle se manifeste sans hésitation comme sans injustice, rassurés en même temps par l’accueil bienveillant et amical fait à leur ambassadeur, les Marocains ont dû comprendre que nous ne demandions qu’à vivre avec eux en bons voisins, mais que la France est décidément, dans l’Afrique du Nord, la puissance prépondérante. C’est à nous maintenant, par une politique très active, à développer nos intérêts au Maroc et à prouver qu’à tous les points de vue, nous entendons avoir, dans les pays barbaresques, une situation hors de pair. Tout d’abord, un effort sérieux et persévérant est nécessaire pour le maintien et le développement de notre commerce au Maroc. Le chiffre de nos échanges ( 41 millions de francs dont 16 pour l’Algérie) est relativement considérable ; mais le commerce allemand fait au nôtre une terrible concurrence et les maisons allemandes déploient une activité dont nous semblons avoir perdu le secret. La plus grande partie de nos importations consiste en sucre, dont les Maures consomment de grandes quantités dans leur thé à la menthe ; mais ce n’est qu’aux primes d’exportation que nous devons de conserver ce marché que nous disputent déjà les Belges, les Allemands et jusqu’aux Autrichiens. Nous ne vendons plus de bougies, parce que nos fabricants se sont refusés à