MALTE 427 ministre des colonies parla des sacrifices que certaines possessions impériales étaient obligées de faire aux intérêts généraux de la défense de l’empire et il annonça que des mesures allaient être prises pour hâter l’anglicisation de l’île et pour imposer la langue de la métropole, comme langue officielle, à l’égal du maltais et à l’exclusion de l’italien. Il faut savoir, en effet, que, si le maltais est la langue courante de l’archipel, l’italien était, jusqu’à présent, la langue littéraire, celle des tribunaux et du Conseil législatif : il s’agissait donc, moins d’interdire aux Maltais leur dialecte national, que d'arrêter les progrès de l’italianisme. Il fut décidé que la justice pourrait être rendue en anglais quand un sujet anglais serait en cause et que, après un délai de quinze ans, à courir du 22 mars 1899, l’anglais serait la seule langue admise dans les tribunaux. L’anglais, l’italien et le maltais étaient, jusque-là, enseignés simultanément à tous les enfants dans les écoles primaires ; il en résultait que les élèves qui sortaient de l’école ne savaient bien ni l’anglais, ni l’italien, et que, s’ils avaient ensuite de multiples occasions de parler l’italien et de s’y perfectionner, ils restaient ignorants de l’anglais. II fut donc arrêté que, désormais, les enfants, pendant les deux premières années scolaires, n’apprendraient que le maltais, et qu’ensuite leurs parents décideraient laquelle des deux autres langues, l'anglaise parti nationaliste, dont l’organe est le Malta et qui comprend presque tous les indigènes. Le leader du parti nationaliste est la docteur Mizzi. Il existe plusieurs autres journaux, dont quelques-uns rédigés en maltais, et presque tous anglophobes.