240 LA QUESTION DU MAROC fut pas autorisée à se garder, par des postes avancés, soit vers l’ouest, sur les pistes de la hamada, soit au nord, sur l’oued Guir. Ainsi, par ces excès de prudence, qui devenaient une suprême imprudence, nous semblions admettre qu’il existe entre le Maroc et l’Algérie une frontière et que cette frontière est marquée précisément par l’oued Zous-fana. M. Waldeck-Rousseau, citant, dans son discours à la Chambre, l’opinion du général Grisot, ne parlait-il pas, comme on parlerait de la rive gauche du Rhin, de « la rive est de la Zousfana » que nous ne dépasserions pas ? Les effets de l’agitation des Doui-Menia et surtout des Brâber, les conséquences aussi de notre excessive prudence et des défiances que le ministère semblait avoir à l’endroit de nos chefs militaires, n’allaient pas tarder à se faire sentir ; en août, la compagnie montée du 2” régiment étranger, escortant un convoi de ravitaillement, fut attaquée à El-Moungar, sur l’oued Zousfana, par les Doui-Menia, et perdit huit hommes ; vers la même époque, un autre parti de Doui-Menia enlevait, entre l’Erg et El-Abiod-Sidi-Cheikh, un petit convoi. En môme temps les Brâber entraient en scène ; le 30 août et le S septembre, les capitaines Falconetti et Pein, sortis avec deux petites troupes, l’un de Timimoun, l’autre d’Adrar, étaient attaqués par des Brâbermêlés à des gens des oasis ; nous perdions, au combat de Métarfa, quinze tués dont deux officiers. C’étaient les plus sanglantes affaires que nous eussions eues jusqu’alors au Touât ; il fut décidé qu’à la fin de l’automne, des colonnes parcourraient tout « l’archipel » et en