BIZERTE 369 trop peu profonds était la première œuvre à faire ; il fallait ensuite construire des digues pour abriter le port, car le lac est si vaste que les coups de vent n’y sont pas sans danger ; depuis la pointe d’El-Caïd, l’anse de Sidi-Abdallah a été ainsi transformée en un large bassin que les machines achèvent d'approfondir à 10 mètres, ainsi que le chenal qui y conduit. En même temps commençait l'un des travaux essentiels, le creusement d’une forme de radoub ; les plans de l’arsenal en prévoient, pour le moment, trois, dont deux grandes et une plus petite ; la première, malgré les éboulements, fréquents dans les terres argileuses, a été rapidement creusée : longue de 200 mètres, profonde de 15, elle pourra bientôt recevoir les plus grands cuirassés ; une seconde est commencée. Les terres, retirées de l’énorme excavation, ou draguées dans le bassin, ont servi à niveler tout l’espace environnant et à édifier les quais. Sur l’immense terre-plein, tout un monde d’ateliers et de constructions de tout genre a surgi : quelques-unes sont achevées, d’autres sortent de terre, d’autres sont encore à l’état de projets. Le long de la baie de Sidi-Abdal-lah, un vaste enclos enfermera l’arsenal proprement dit, les bassins de radoub avec le bâtiment où s’abritent de puissantes machines d’épuisement, les ateliers de réparation pour les canons et les machines, les fonderies, l’usine d’électricité, les magasins à vivres, en un mot tous les ateliers, tout l’outillage nécessaire pour réparer et ravitailler des navires de guerre. D’immenses parcs à charbon, qui contiennent déjà plusieurs milliers 24