l’entente franco-italienne 89 du matin, la messe dans la chapelle italienne de l’avenue des Ternes. Rome vaut hien une messe ! L’acte des deux souverains n’aura certainement pas passé inaperçu au Vatican et l’on peut croire qu’il y a été plus favorablement apprécié qu’à la place Beauvau ou à l’Elysée. La monarchie de Savoie et le gouvernement italien continueront de faire une politique «anticléricale », en paroles surtout, tant que la papauté persistera dans l’attitude intransigeante que Léon XIII avait si fermement maintenue ; mais vienne, sous une forme quelconque, l’heure de la « conciliation », qu’un jnodus vivendi s’établisse entre le Vatican et le Quirinal, et tout changera. L’Italie, Rome surtout, est fière de posséder le pape ; elle tient à ce qu’il soit toujours un Italien. La présence du pape est l’un des meilleurs revenus du royaume : en 1900, les fêtes du jubilé n’ont-elles pas fait entrer 200 millions dans les caisses de l’État et assuré l’équilibre du budget? Faire de la papauté l’instrument de la grandeur de l’Italie; après l’avoir dépouillée de ses biens temporels, devenir dans le monde les impresarii de sa magnificence et les hérauts de sa puissance morale, réconcilier les deux pouvoirs pour le plus grand profit de la race italienne, c’est le rêve secret des Italiens d’aujourd’hui et, déjà, on les voit s’essayer en Orient d‘dns ce nouveau rôle, en protégeant les missions. Proudhon avait encore prévu cet avenir, qui n’étonnera que ceux qui méconnaissent le caractère italien et veulent ignorer la puissance supranationale de la papauté et l’attrait qu’ont fatalement, sur un roi