52 INTRODUCTION mière. En « collaboration » avec des amis haut placés 1, il se mit à étudier les problèmes politiques et économiques qui, à l’heure actuelle, inquiètent l’Italie, et il écrivit l’Équilibre adriatique, qui est comme le programme des revendications de l’Italie et des aspirations de la « plus grande Italie ». Bien accueilli à Rome, dans le monde officiel, M. Loiseau en a épousé toutes les querelles, partagé tous les espoirs ; il est devenu italien de cœur, plus italien môme que beaucoup d'italiens, italianissime. M. Loiseau nous expose donc les regrets et les désirs de l’Italie. — Dans l’Adriatique, l’ancien « golfe de Venise », son influence et son commerce vont diminuant. Les ports de Venise, de Brindisi sont en décadence ; mal aménagés, ils attirent de moins en moins les bateaux qui vont de préférence à Trieste et à Fiume. Si un grand effort n’est pas fait de ce côté, un jour l’Adriatique bordera les rivages de la Péninsule « comme un fossé entoure une prison2 » ! De plus, les progrès de Autriche vers l’Orient préoccupent la Consulta; l'Italie appréhende d’être devancée en Albanie comme elle l’a été en Tunisie; elle redoute la poussée du « germanisme » dans les Balkans et dans l’empire ottoman. Les ligpes directrices de la polilique du Qui-rinal apparaissent donc très nettement. Il veut d’abord 1’« équilibre adriatique ». Il faut bien en- 1. « En Italie, le premier mot de bienvenue mo fut adressé par M. Crispi... 11 ne fut pas qu’aimable, il fut charmant; il ne fut pas charmant, il fut charmeur... », etc. (Pensée slave, 14 juin 1902.)