l’entente franco-italienne 51 financières du rapprochement franco-italien. Cette fois, c’est un Français qui va nous instruire des besoins et des visées de la politique extérieure de l’Italie; mais, en vérité, nos voisins ne pouvaient avoir pour leur cause de meilleur ni de plus chaleureux avocat, et nous ne risquons pas, en l’écoutant, de paraître nous inspirer d’un ennemi de l’Italie. M. Loiseau s’est en effet constitué, des deux côtés des Alpes, le défenseur et le propagandiste de 1’ « entente franco-italienne ». Il a pris soin lui-même de nous expliquer les raisons personnelles qu’il a d’être reconnaissant à l’Italie et à la maison de Savoie, et il est nécessaire que nous les rappelions pour faire comprendre quel précieux guide est son livre à qui veut connaître les mobiles de la politique italienne. M. Charles Loiseau écrivit, en 1898, le Balkan slave et la crise autrichienne ,un ouvrage plein de vues originales et de documents d’autant plus intéressants que l’auteur les avait lui-même recueillis sur place. Mais, passionné pour son sujet, il pouvait paraître réserver trop exclusivement son attention sympathique aux Slaves du Sud et n’apercevoir, en Autriche-Hongrie, que leurs intérêts ; il dénonçait avec verve les visées balkaniques de la politique autrichienne. La police impériale en prit ombrage, « elle ferma son territoire à l’auteur », qui, en 1899, « passa en Italie ». Les procédés du gouvernement de Vienne lui avaient « ménagé indirectement dans la Péninsule les relations les plus charmantes » ; il y fut accueilli comme les patriotes des temps héroïques, quand les cachots du Spielberg les rendaient à la lu-