162 LA QUESTION DU MAROC dynastie (italienne ; quant aux très nombreux cheurfa des branches cadettes, plus ou moins authentiques, il s’en rencontre par tout le Maroc, mais ils sont en général pauvres, sans influence, et il n’apparaît pas, quant à présent, qu’un prétendant puisse surgir parmi eux. Du côté du sud, au contraire, le sultan ne suit pas sans appréhension les mouvements qui, de temps à autre, agitent le Sous et le Tazeroualt, pays remuants et prompts à la révolte, pays de ferveur religieuse et d’intransigeante orthodoxie. Une prophétie très connue — chose grave chez un peuple profondément religieux et fataliste — annonce que les temps de la dynastie régnante sont accomplis et que le successeur du sultan actuel viendra du Sous. Là-bas, dans l’extrême-sud, au delà de Tiznit, Mouley-el-Hassan a lutté longtemps contre le fameux marabout Sidi-el-IIos-sein-ould-Hachem, chef de la zaouïa de Sidi-Ahmed-ou-Moussa, qui ne s’est jamais soumis que du bout des lèvres; ces dernières années, son ûls, devenu chef de la zaouïa, s’est révolté et s’est posé en prétendant au trône; de 1898 à 1900, le caïd El-Guellouli, à la tête d’une forte armée appuyée sur la citadelle de Tiznit, a guerroyé longtemps contre le marabout, qui reste à peu près indépendant dans ses oasis. Que les temps troublés se prolongent pour le Maroc, que le Nord s’agite et retienne longtemps le Maghzen à Fez, et c’en serait assez pour que tout le Sud se lève à la voix du marabout de Sidi-Ahmed. Déjà, s’il en faut croire certains renseignements, l’agitateur Bou-Hamara aurait envoyé un émissaire au marabout