ÎTGUIG 253 produira, sur ceux mêmes qu’elle n’a pas atteints directement, l’impression salutaire que la France est une puissance à qui l’on ne saurait résister, mais qui est assez maîtresse d’elle-même pour limiter, de son plein gré, sa propre action dans les bornes fixées par les traités. Nous ne voulons donc ni critiquer la mise en scène un peu théâtrale qui a encadré l’exécution de Figuig, ni relever ce qu’il y eut, dans toute cette canonnade et dans ces bulletins de victoire, d’un peu disproportionné peut-être avec l’objet poursuivi et le résultat obtenu. Mais si la pluie d’obus qui s’est abattue sur les ksour n’a pas été sans produire d’heureux effets, les événements ont prouvé qu’elle n’avait pas résolu définitivement le problème de la sécurité du Sud-Oranais, il n’est guère de semaine, depuis le bombardement, où l’on n’apprenne quelque surprise de sentinelle, quelque razzia d’animaux ou quelque attaque de convoi. —Où en est donc la « question de Figuig», c’est, d’abord, dans ce chapitre ce que nous voudrions indiquer. Nous souhaiterions, en outre, pour ces quelques pages, une destination plus haute. Tout le bruit fait autour de Figuig — bruit d’artillerie et bruit de presse — a distrait l’attention du public français des affaires marocaines, dont se préoccupent toutes les grandes puissances et qui intéressent si gravement notre avenir dans la Méditerranée et en Afrique, pour l'amuser autour de ces oasis qui n’ont qu’une très médiocre valeur, de ces ksour qui ne sont que des bourgades et de ces petites bandes de pillards qui prennent, dans l’éloignement du