290 LA TKIPOLITAINE toire qui obéit au sultan de Constantinople, le désert inhabité occupe la partie de beaucoup la plus grande. Quelques plaines d’alfa, comparables à celles de l’Oranie, couvrent les premières terrasses des plateaux ; de belles oasis, les unes au bord de la mer, les autres perdues dans l’ihtérieur desterres, comme celles du Fezzan, de Rhadamès, de Rhât, jalonnent les pistes du désert Libyque. La Cyrénaïque, avec ses sources et ses cultures verdoyantes, se rapproche davantage des pays méditerranéens, de la Sicile et de la Grèce, par qui jadis elle fut colonisée ; elle mérite d’être décrite à part. Dans l’Afrique massive, ce double golfe des Syrtes, si peu accentué soit-il, était un point d’où l’on pouvait tenter de pénétrer l'énorme continent; il était comme une fenêtre ouverte sur le monde saharien et môme, au delà, jusque sur le Soudan et le centre mystérieux de la grande terre inconnue. C’est pourquoi ses côtes inhospitalières ont toujours vu s’élever quelque ville relativement importante et pourquoi elles ont attiré l’attention des peuples méditerranéens. Ainsi, la Tri-politaine a une valeur intrinsèque et une valeur de relation ; nous ¡’étudierons successivement à ce double point de vue. Un port levantin dans une oasis saharienne, telle est Tripoli. L’antique Tarabolos-el-Rharb, Tripoli de l’Occident, s’est élevée là parce qu’elle y trouvait les belles eaux des puits de Méchya, et elle a prospéré parce qu’elle est devenue à la fois un port de mer, en rapport avec le monde méditerranéen, et un port du désert, en relation par