so INTRODUCTION surtout par l’intervention de la France, guérie des lointaines entreprises par les cruelles leçons de l’Ethiopie, devait avoir et a eu en effet une politique d’expansion dans la Méditerranée : les souvenirs historiques, le besoin de donner un débouché à sa production industrielle et à ses émigrants, lui en faisaient une loi. Ne pouvant plus trouver, dans le bassin occidental de la Méditerranée, l’emploi de son activité politique et économique, c’est vers la péninsule Balkanique et l’Orient qu’elle a été amenée à tourner ses efforts. De bonnes relations avec la France ne pouvaient que favoriser les premiers desseins de cette politique c’est ce qu’il nous faut maintenant mettre en lumière. « C’est sur le canal d’Otrante, c’est dans la mer Egée qu’il faut chercher le principe d’un renouveau de fratellanza latina » ; c’est M. Charles Loi-seau qui nous l’apprend dans son livre VÉquilibre adrialique *, qui va nous servir de guide très bien informé dans l’étude de la politique extérieure de l’Italie. Tout à l’heure, un député au parlement de Montecitorio nous éclairait sur les raisons 1. Charles Loiseau, l'Équilïbre adriatique : l'Italie et la question d’Orient, Introduction, p. xn (Perrin, 1901, in-12). — Cf. du même auteur, le Balkan slave et la crise autrichienne ( 1898, in-12 ); et encore, quatre articles parus dans: Minerva . Le rapprochement franco-italien ; La politique balkanique et l’accord de 1897 (t. I) ; La théorie moderne des alliances (t. Il ), Le roi d’Italie à Saint-Pétersbourg (t. IV); et dans la Revue de Paris (1901) : La renaissance économique de l’Italie. — Sur le pangermanisme et les visées allemandes en Orient, voyez les articles de M. Charles Benoist dans la Revue des Deux Mondes des 15 octobre et 1er décembre 1897, 15 juillet 1898, 15 novembre 1899, et les livres de M. André Chéradame : l’Europe et la question d’Autriche au seuil du XX’ siècle (Pion, 1901, in-8) ; et l’Allemagne,la France et la question d’Autriche (1902, in-12).