88 INTRODUCTION voir la preuve de la défection de ses représentants. Des faiseurs d’amplifications croient avoir tout dit quand ils ont parlé des races latines'. Ignorent-ils, ou feignent-ils d’ignorer que les Etats les plus antagoniques sont justement les Etats limitrophes, et les nations les moins faites pour s'unir celles qui se ressemblent le plus ? En politique, nos ennemis sont nos voisins : cet axiome est aussi sûr que pas un de Machiavel *. » C’était en 1861 : Proudhon reprochait à l’opposition républicaine et démocratique d’approuver la politique italienne de l’empereur. L’Empire eut à souffrir d’avoir fait l’Italie ; mais cette expérience n’a rien appris aux jacobins ni aux humanitaires; prenons garde que de pareils malheurs ne viennent fondre sur nous, si nous faisons la « plus grande Italie ». 11 n’est pas jusqu’aux passions anticatholiques de nos politiciens, préoccupés de chercher, dans l’entente avec l’Italie, spoliatrice du Saint-Siège, un appui extérieur et un encouragement, qui ne pourraient se trouver, un beau jour, singulièrement déçues. Le roi Victor-Emmanuel et la reine Hélène, pendant leur séjour à Paris, ont donné, aux illusions radicales, un avertissement significatif, en même temps qu’une cinglante leçon de savoir-vivre à la cuistrerie anticléricale, quand, le dimanche, avant la revue de Yincennes, ils se sont, malgré les fatigues de la veille, levés assez tôt pour ne point manquer, à sept heures 1. Œuvres complètes de P.-J. Proudhon, t. XVI, p. 133 (Paris, libraire internationale, 1868, in-12).