202 LA QUESTION DU MAROC Plusieurs fois, au cours des années qui suivirent, nos colonnes, lancées à la poursuite de rebelles ou de pillards, parurent dans l’oasis ; le colonel de Colomb y passa au printemps de 1866 ; le colonel Colonieu y campa pacifiquement le lor avril 1868, mais ils ne pénétrèrent jamais dans les ksour ; en 1870, le général de Wimpffen ne fut autorisé à entreprendre son expédition vers l’oued Guir qu’à la condition expresse qu’il ne passerait pas à Figuig. L’insurrection de 1882 vint démontrer combien était mal assurée notre situation sur les Hauts-Plateaux et quels dangers le voisinage de Figuig et des tribus marocaines pouvait faire courir à nos colons jusque dans le Tell. La répression amena notre installation définitive à Méchéria et’à Aïn-Sefra, qui maîtrise, au nord, l’entrée des passages du Djebel-Amour dont Figuig commande, au sud, les débouchés. Un jour môme (27 avril 1882), l’une de nos colonnes, sous les ordres du commandant Marmet, s’efforçant d’atteindre des Amour dissidents, s’avançajusque près de Zenaga et, dit-on, quelques balles destinées aux fugitifs vinrent tomber dans les jardins duksar ; les habitants sortirent aussitôt en armes et assaillirent nos troupes dans un défilé, dont elles durent tout d’abord sortir pour infliger ensuite à leurs agresseurs une rude leçon. Ces quelques coups de fusil, tirés près de Figuig, eurent un retentissement européen. Les ambassadeurs d’Espagne et d’Angleterre traduisirent auprès du gouvernement français cette émotion peu justifiée et le ministre de la guerre, le général Billot, dut prescrire à nos officiers la plus grande circonspection. Cependant