318 LA TIUP0L1TAINE ne sont-elles point des faits qui ont leurs conséquences dans le domaine des réalités platiques? Depuis longtemps déjà, les Italiens ont cherché à prendre des hypothèques sur la Tripolitaine, mais c’est surtout depuis la proclamation du Protectorat français en Tunisie, que des missions scientifiques tentèrent de pénétrer en Tripolitaine et en Cyrénaïque, et qu’un grand effort fut fait pour développer le commerce italien dans les ports de l’ancienne régence. Le duc de Gênes lui-même, avec l’aide de quelques capitalistes, organisa, pour l’exploration et la colonisation de la Tripolitaine, une société qui envoya le capitaine Camperio dans le pays de Barka pour y créer des stations agricoles et commerciales (1885). Ces tentatives échouèrent devant l’hostilité des indigènes et le peu d’activité des affaires; mais les progrès du commerce italien, surtout en ces dernières années, ont été considérables : depuis que l’Italie du Nord a pris un grand essor industriel, le gouvernement a cherché, avec plus d’ardeur, des débouchés nouveaux pour la production grandissante des manufactures nationales ; la Tripolitaine, quelque faible que soit son pouvoir d’absorption, lui a semblé convenir à ce rôle. En 1898, les importations italiennes en Tripolitaine ne venaient qu’au quatrième rang après celles de l’Angleterre (avec Malte), de la Turquie, de la France (avec l’AIgérie-Tunisie) et elles ne montaient qu’à 768 000 francs. Depuis lors, l’Italie a augmenté le chiffre de ses échanges, grâce à l'amélioration et à la multiplication des services de