278 LA QUESTION DU MAROC actes sont d’accord avec les paroles : on a pu le voir quand les troupes marocaines, débarquées à Nemours, se sont rendues à Oudjda pour reprendre la ville sur les partisans de Bou-Hamara. Tous ceux que préoccupe avant tout le développement de l’influence française au Maroc ont vu avec satisfaction cette preuve nouvelle de la bonne entente des deux gouvernements ; mais elle a causé une vive indignation à M. Trouin, député, qui a écrit à M. Delcassé pour brandir sur sa tête les foudres de l'interpellation et qui a rempli de ses plaintes les colonnes du Temps, où, d’ailleurs, ses arguments ont été réfutés avec tant de vigueur que nous n’aurions même pas fait mention des colères deM. Trouin, s’il n’était malheureusement avéré qu’if est l’écho d’un certain nombre de ses électeurs de la province d’Oran. Un pareil état d'esprit, qui serait incompréhensible en France, est, nous l’avons déjà montré, explicable en Algérie, chez ceux qui, trop rapprochés des événements, n’en peuvent apercevoir que l’un des aspects. Par bonheur, cette opinion ne saurait prévaloir contre l’unanime volonté des hommes qui ont la responsabilité de diriger notre politique à l’heure grave où les destinées du Maroc traversent une crise décisive ; mais le mécontentement d’une partie de l’opinion algérienne est une raison de plus pour que l’on se hâte de donner aux accords de 1903 la sanction des résultats. La période de réalisation commence. La politique de collaboration avec le Maghzen qui peut seule nous conduire à une situation de