MALTE 435 d’hui Malte est il flore del viiindo ; le voyageur qui passe n’aperçoit que le gris monotone des murailles qui enclosent les cultures et parfois le feuillage sombre d’un figuier, tordu et couché par le vent ; mais, à l’abri des murs, verdoient, au printemps, des champs de céréales et de stillq *, qui se transforment, l’été, en plantations de cotonniers. Dans les coins les mieux arrosés et les moins exposés aux souilles du large, se cachent d’admirables jardins, comme celui de San-Anto-nio, où s’élève, parmi les ileurs et les arbres verts, la villa du gouverneur ; dans ces fraîches oasis, mûrissent des oranges, et surtout ces délicieuses mandarines qui sont la gloire de l’île. Agriculteurs tenaces, les Maltais ont toujours eu aussi la réputation de hardis matelots ; il faut les voir, dans leur port, sur leurs canots à pagaie et à proue recourbée en bec de cygne, se faufilant au milieu des gros bâtiments et se disputant les passagers ; sur leur île sans cesse battue des flots, ils sont comme un équipage à son bord; ils sont marins de naissance et par nécessité. Actifs et intelligents, habitués, par de longs sièples de domination étrangère, à feindre et à dissimuler, ils ont l’instinct et le goût du négocç. Cette vocation commerciale et la surabondance de la population les ont poussés hors de chez eux ; admirablement adaptés aux conditions de vie et de travail du monde méditerranéen, ils ont essaimé dans les deux bassins de la mer Intérieure ; on les 1. Sorte de trèfle, qui atteint plus de 1 mètre de haut.