l’entente franco-italienne 25 un État centralisé. Le développement parallèle et contemporain de cette double série de faits a créé, dans la Méditerranée, une situation nouvelle. Une Italie unifiée devait nécessairement avoir une politique méditerranéenne et un programme d’expansion sur cette mer dont elle marque, pour ainsi dire, l'axe vertical. S’il est difficile, à un État jeune, de ne pas faire servir à l’expansion les énergies trempées dans la lutte pour l’émancipation, il est plus difficile encore de ne pas rêver du haut du Capitole. Les Italiens, en môme temps qu’ils s’eiforçaient de refaire un tout des membres dis joints de leur patrie, retrouvaient le trésor intact des souvenirs du passé ; ils s’en constituaient un patrimoine national, d’où ils tiraient l’inspiration directrice de leur politique présente et de leurs ambitions d’avenir. La Rome païenne et la Rome chrétienne ont été « la tète du monde », la capitale de la civilisation : la voix de Gioberti, dans son livre II Primato, qui est resté comme l’Evangile de l’Italie ressuscitée, avait par avance revendiqué, pour la « troisième Rome », l’hégémonie de l’univers et posé, pour ainsi dire, sa candidature à l’empire. Il était naturel que l’Afrique du Nord et la Méditerranée occidentale fussent le premier objectif de ces aspirations renaissante^ : dès le temps môme où la maison de Savoie travaillait, par l’habileté de sa diplomatie et le secours de ses alliés, à réaliser l’unité politique de l’Italie, les hommes du Risor-gimento et les apôtres de «la Jeune Italie » réclamèrent, pour leur race, la domination de la Méditerranée et marquèrent l’Afrique du Nord comme la