90 introduction d’Italie qui règne à Rome, les souvenirs de Constantin. « Ce que rêvent les Italiens, pleins de leurs grandioses et dramatiques souvenirs, c’est, écri-vait-il, au point de vue politique, de faire de l'Italie une sixième grande puissance ; au point de vue religieux, après avoir subordonné la papauté au royaume, de conférer à celui-ci le protectorat de la catholicité1. » La rupture du Concordat, eu France, le retrait de l’ambassadeur auprès du Vatican, auraient fatalement pour conséquence de rendre la papauté plus italienne, de la réconcilier avec le royaume. Et c’est précisément le résultat ultime que l'habileté de nos voisins attend de nos discordes. Voilà quelques-unes des raisons qui nous obligent à répéter : Le « rapprochement franco-italien » aurait pu avoir des résultats heureux pour la France, mais à la condition expresse qu’il lui apportât des avantages positifs, qu’il ne devînt pas le régulateur unique de toute notre politique étrangère et qu’il n’aboutît pas à créer, à nos côtés, en Europe et en Afrique, une Italie trop puissante, qui serait fatalement en conflit avec nous. Ouvrons donc les yeux sur les réalités, travaillons avec persévérance à développer notre domaine de l’Afrique du Nord, à le fortifier et à achever de conquérir, grâce à lui, l’empire de la Méditerranée occidentale ; réalisons le souhait prophétique de Prévost-Paradol que nous avons donné comme épigraphe à ce livre. C’est en étant forts que nous aurons des amis, et, au premier rang, 1. Proudlion, loco cit., p. 173.