LA CONQUÊTE DU TOUAT 241 achèveraient la pacification. En février, en effet, le général Servière arrivait de la province d'Alger au Gourara et soumettait les ksour qui n’avaient pas encore reçu la visite de nos troupes. Il était temps : le 18 février, à quatre heures du matin, le poste de Timimoun était attaqué à l’improviste par une harkade 1800 Brâberqui, évitant Igli et se glissant b. travers les dunes, avaient franchi l’oued Saoura à Ouled-Raffa et, renseignés par les gens du pays, arrivaient, sans avoir été découverts, devant le bordj, où une partie d’entre eux parvinrent à s’introduire et qu’ils furent un instant sur le point d’enlever ; les assaillants ne furent repoussés qu’après cinq heures d’un rude combat où ils perdirent cent cinquante-trois tués et deux cent cinquante blessés *, et nous neuf tués et vingt et un blessés dont plusieurs officiers. Les troupes du général Servière accoururent pour donner la chasse à cette bande, l’atteignirent, le 27 au soir, près de Charouin, et lui infligèrent un échec ; le lendemain matin, la compagnie saharienne du capitaine Ramillon se trouva, à l’improviste, au milieu des ennemis ; elle leur résista victorieusement, mais perdit vingt-cinq tués, vingt blessés ; tous ses officiers étaient atteints ; le capitaine Ramillon et le lieutenant de la Hélerie, tués, restèrent sur le champ de bataille et l’on retrouva plus tard, dans les dunes, leurs cadavres mutilés. Nos pertes étaient cruelles, mais la victoire nous restait, et les Bràber découragés regagnaient le Tafilelt ; le 1. « Les cadavres de ces combattants étaient d’une extrême maigreur, couverts d’anciennes cicatrices, les visages énergiques, iarouches. La plupart étaient très jeunes.» (Art. cité p. 371). 16