266 LA QUESTION DU MAROC 1901, ils avaient en réalité une portée plus haute et plus complète; ils constituaient tout un programme de collaboration politique et économique entre la France et le Maroc. Apercevant, dans toute leur ampleur, les conséquences heureuses que pouvait produire la pratique, sur les frontières, d’une politique d’entente et de collaboration effective, pour le développement de l’influence française au Maroc, notre ministre à Tanger, M. Saint-René Taillandier, s’employa avec énergie et succès à faire apprécier au sultan les avantages que les nouveaux accords comportaient pour lui et il réussit à en obtenir la ratification. La teneur des nouveaux « accords » a été tenue secrète ; certaines stipulations étaient restées verbales; d’autres devaient être remaniées à mesure que l’application en montrerait le besoin. L’un des accords les plus importants, celui du 20 avril 1903, qui concerne les relations économiques des deux pays, a été publié, grâce à une indiscrétion, par le journal l'Européen 1; on pourra, sous toutes réserves, recourir à son texte. Si les stipulations précises de ces nouveaux accords n'ont pas été rendues publiques, l'esprit et les données générales en sont connus ; nous essayerons d’en présenter un aperçu. — Les nouvelles conventions confirment implicitement le traité de 1845 en admettant que le sultan établisse à Figuig un amel, fonctionnaire plus directement 1. N° du 18 avril 1903.— Ce texte a été publié de nouveau, dans un article de la Revue politique et parlementaire, où M. Pène-Siefert a soutenu avec violence une opinion contraire i la nôtre (La politique française au Maroc, n° du 10 août 1903).