l’ëntente franco-italienne 83 pacification universelle, faussés et dénaturés, faisaient en définitive le jeu de l’internationalisme révolutionnaire ? Peut-être aussi conviendrait-il de chercher une corrélation entre cette subite détermination de l’empereur et certains changements de personnes dans son entourage immédiat, tels que la disgrâce de M. Serge Wittfc. Quoi qu’il en soit, et pour nous en tenir aux faits patents, au moment même où une politique nouvelle paraissait se dessiner et où elle allait s’affirmer dans les fêtes de Paris, au moment où l’Italie semblait se préparer à entrer en tiers dans l’alliance franco-russe, les espérances de ceux qui se flattaient de donner un nouveau cours à la politique européenne, subissaient un grave mécompte. Du coup, le ministère Zanardelli donnait sa démission ; le roi laissait percer son désappointement : l’amitié de la France dont, par ailleurs, il se sait assuré, ne saurait, en effet, suffire à ses combinaisons ; dès lors qu’elle ne lui sert plus à attirer dans son jeu la puissance moscovite, elle perd à ses yeux une partie de sa valeur. Au lieu d’un grand système politique, il ne s’agit plus pour lui que d’un « rapprochement » dont il a déjà tiré tous les avantages qu’il en pouvait attendre ; et peut-être faut-il voir, dans la froideur relative des toasts royaux, la trace de ce désappointement. N’est-il pas curieux, tout au moins, de noter par quel étrange concours de circonstances, l’ajournement indéfini du voyage d’un tsar a pu causer une déception aux partis cosmopolites et révolutionnaires?