ET L'ÉQÜILIBRE ADRIATIQUE 211 l’Empire allemand, de quel œil le cabinet de Berlin envisagerait-il une évolution si radicale? Quel sort préparerait-il à un ancien allié, devenu non seulement réfractaire à son impulsion, mais gênant comme le peut être un barrage — un « sac devant une porte », a dit en propres termes M. Karl Couradt’? Est-ce à la paix ou à la guerre que mènerait cette rébellion de l’Autriche contre la loi bismarckienne qui lui assigne une carrière sur le Balkan et non ailleurs ? Le tableau sommaire que nous allons essayer de tracer des tendances pangermanistes et de leur objet répondra à ces questions2. 1. Zum Heimkehr des Kaisers, p. 4, Reimer, Berlin, 1898. 2. Bien entendu, nous n'avons prétendu envisager l’évolution possible de l’Autriche-Hongrie qu’au point de vue international, et plus spécialement du Dranr/ nacli Osten. Notre conclusion ne saurait enlever aucune sympathie aux nationalités slaves qui luttent pour obtenir le redressement de la situation intérieure et en particulier à la vaillante race tchèque. Malheureusement, si les Tchèques font preuve des plus hautes vertus politiques, leur situation géographique est déplorable, non seulement à cause du voisinage immédiat des Allemands, mais aussi en ce qu'ils occupent une position excentrique, par rapport aux intérêts généraux de la Monarchie. Ces intérêts gravitent tout justement du côté opposé au foyer historique de la nation tchèque, et celle-ci ne serait jamais suivie, si elle prétendait détourner les autres nationalités — même et surtout les Croates — de la mer et du Balkan. M. Kramarcz, dans la séance du 14 mars dernier, a fort claire-