LA QUESTION ALBANAISE 129 sont les descendants des bandes amenées dans les Pouilies, auxve siècle, par Scanderbeg, qui prirent part aux querelles des Aragons et des Angevins — ou des émigrants chassés par l’invasion musulmane. Cette colonie albano-italienne, disséminée aujourd’hui dans toutes les classes sociales et dans toutes les provinces de la péninsule, particulièrement en Sicile et dans les Calabres, n'a perdu ni la conscience de ses origines, ni même le sentiment de fratellanza vis-à-vis des Albanais autochtones. Elle donne des preuves de vitalité, puisqu’elle a des Comités *, une littérature, et même un collège ecclésiastique, celui de San Adriano, près de Naples, où un contact permanent s’établit entre les Albanais qui viennent faire leurs études en Italie et les Italiens qui se proposent d’exercer le sacerdoce dans les diocèses de Scutari, d’Uskub ou d’Alessio. Elle fournit à l’Etat un contingent de caractères et d’intelligences qui ne laisse pas de marquer dans les carrières libérales et les fonctions publiques. M. Crispi sort de cette souche, 1. Les deux principaux sont le Comitalo nazionale albanese, qui a son siège central à Lungro, dans les Calabres, et la Società nazionale albanese de Rome, présidée par M. Lorecchio. !i