ET LE COMMERCE MAlUTlME DE L’iTALlE 9B
  Quand 011 rapproche de la réalité présente, nous ne disons pas môme la fortune de Venise au moyen âge, mais les espérances qu'avait éveillées en Italie l’ouverture du canal de Suez, on éprouve le sentiment d’une déchéance subie par toute la latinité. Car, s’il est un phénomène qui a échappé aux prévisions des artisans de ce canal, c’est bien la substitution partielle des races de l’Europe centrale à la race latine, dans le prolit qu’il était raisonnable d’en espérer.
  Vue de haut, la fonction économique de l’Adriatique est bien de relier l’Orient, par la Méditerranée. au centre de notre continent. Mais ¡1 y avait lieu de croire que le //iinto d’apoç/gio — comme disait Pietro Verri — entre la mer et ce vaste Hinterland, resterait fixé à Venise. Cette ville, qui n’a plus guère de commerce en propre et dont les industries d’art fournissent peu à l’exportation est, du moins, remarquablement placée pour le commerce de transit. Sa prédestina-