LA QUESTION ALBANAISE 153 loque des deux empereurs à Berlin, a laissé des traces. Dans la séance du 18 décembre 1900, le comte Guicciardini, ancien ministre, dont la compétence, en matière de questions coloniales, est justement appréciée, développe une interpellation. Elle a trait aux «éventualités» qui pourraient léser les intérêts italiens, soit en Tripolitaine, soit en Albanie, « ou l'action persistante et systématique de l’Autriche, en vue d’attirer cette région dans sa sphère propre d’inlluence, semble préparer une future annexion ». M. le marquis Visconti-Venosla répond textuellement : « En ce qui concerne l’Albanie, je puis assurer que le gouvernement italien et le gouvernement austro-hongrois ont eu l'occasion de considérer leurs intérêts sur les côtes ottomanes de l’Adriatique et de reconnaître que ces intérêts trouvent leur sauvegarde dans le respect et le maintien du statu quo. » Cette réponse, pour réservée qu’elle soit, marque une étape caractéristique dans les rapports de l’Au-triche-Hongrie et de l’Italie. Si l’une et l’autre puissance ont eu «l’occasion de considérer», à propos de l’Albanie, leurs « intérêts respectifs »,