l'irrédentisme CONTEMPORAIN 81 la résolution des Triestini et des Tridentini de conserver leur personnalité d’italiens, sans préjuger trop ouvertement le point de savoir si c’est sous les Habsbourg ou sous les Savoie. Il ne faut point attacher trop d’importance aux manifestations des « jeunes », surtout peut-être en pays Ifitin. Cependant, comme c’est aussi dans les pays latins que les « jeunes » ont le moins sujet d’admirer l’œuvre de leurs devanciers immédiats, le fait qu’ils paraissent, sautant une génération, refluer vers les sentiments et le programme de celle de 1860, ce fait présente une valeur de symptôme politique. La jeunesse, en Italie et dans les irredente, répugne décidément à ce dogme bizarre — qui eut pourtant son heure de vogue, il y a quelque vingt ans — que le pays de Cavour et de Mazzini a besoin de s’épauler contre ce qui reste de l’édifice habsbourgeois. Si la France savait et voulait faire sa juste part aux exigences du patriotisme italien, peut-être les deux cabinets de Rome et de Paris se réveilleraient-ils un jour, comme les «jeunes», en pleine efflorescence de traditions qu’on croyait dessé- e