ET L’ÉQUILIBRE ADRIATIQUE 203 pourrait déterminer lin ordre de rapports nouveaux, et certainement moins étroits, entre la monarchie des Habsbourg et celle des Hohenzol-lern. Mais il ne détournerait pas la première de la politique qui l’oriente vers la mer et vers le Balkan. La meilleure raison en est que l’Autriohe-Hon-grie ne peut plus faire acte de vitalité que de ce côté-là. Elle est entourée au Nord, au Nord-Est, au Sud-Ouest par d’autres organismes, assez résistants non seulement pour ne pas se laisser entamer par elle, mais pour profiter, au besoin, de ses fautes et de ses malheurs. On ne s’imagine point, au Ballplatz, quelle que soit la Constitution, sous n'importe quelle constellation parlementaire, un ministre assez fou pour chercher querelle h la Russie, réclamer la Silésie à l’Allemagne, ou même Venise à l’Italie. Ces trois puissances font à l’ex-Saint-Empire une ceinture qui ne laisserait pas le moindre jeu à son action extérieure, s’il ne trouvait relativement libres les routes de la mer et du Balkan. L’attraction que ces routes exercent sur lui se fonde donc, tout