156 LES CHEMINS DE FER DU BALKAN OCCIDENTAL évoque le contraire d’un pays ordonné et cultivé Ce pays est délaissé de tous, en premier lieu de ses maîtres. On a vu surgir des chemins de fer en Macédoine, des ports et des routes en Asie-Mi-neure et en Syrie; on projette en ce moment une voie gigantesque de pénétration à travers la lointaine Mésopotamie. Et c’est un fait que l’Albanie reste telle que l’a créée la mère Nature1. » -— Le distingué Bolonais se doutait-il, lorsqu’en 1898 il reprochait à la civilisation ses dédains pour la « noble et sauvage contrée», qu'il évoquait une sorte de fée maligne et que la politique répondrait à son appel? Il le faut bien constater : la politique — non plus celle des valis et des begs, mais celle des continuateurs de Metternich, ne cache plus qu elle prépare à l’Albanie des destinées nouvelles. Et elle y prélude, tout justement, par un projet de chemin de fer. Cette ligne, dont le plan est arrêté par le Ministère commun austro-hongrois, depuis le mois d’octobre 1900, enserre, il est vrai, la région schki-petare plus qu’elle ne la dessert. Elle n’en est que 1. A. Baldacci, L'Italia e la Queslione albanese, Florence, 1899.