64 l'irrédentisme CONTEMPORAIN des militaires sur la population de Trente 1 peuvent ne pas réveiller une fibre assoupie par persuasion ? — L’étonnant est qu’en général l’esprit public se montre assez discret pour ne pas gôner les rapports diplomatiques et qu’on puisse citer comme une exception le cas de cet honnête docteur de Cagliari qui, présenté au feu roi Humbert, s’obstinait à lui dire, devant des journalistes : « Majesté, je suis de Trieste — de Trieste toujours et de plu.s en plus italienne. » Dans la presse, les affaires des provinces irre-dente sont de plus en plus suivies par la Patria, l’excessive résignation pourrait encourager les autorités autrichiennes dans la voie de l’arbitraire t. 1. Dans le courant du mois de décembre 1:100, des officiers et sous-officiers de la garnison de Trente se rendirent coupables de brutalités dignes du temps des Haynau et des Radetzky. Un officier fendit, d'un coup de sabre, la tète d’un garçon de café, coupable de ne lui avoir point apporté de cigarettes. La veille de Noël, un acteur, M. Cigada, et l’ingénieur Domenico Fogaroli furent poursuivis et blessés à coups de baïonnette par des soldats avinés. Le lendemain, la foule manifesta devant les casernes. Fait caractéristique, et qui montre à quel point, dans l’Europe du télégraphe et du téléphone, le public est mal informé, quand l’intérêt du gouvernement autrichien est d’organiser le silence : la nouvelle des désordres de. Trente parvint au grand public italien par voie anglaise. Ils furent mentionnés pour la première fois dans une correspondance adressée de Londres à la Tribuna, le 3 janvier 1901, d’après des renseignements du Morning Leader. La Tribuna du même jour fit d’expresses réserves et promit