ET LA TRIPLICE 245 derne. Toute l’histoire des grandes Républiques italiennes nous montre le génie vénitien, pisan, génois, s’élançant de préférence à la conquête de l’Orient, c’est-à-dire du côté opposé de la Méditerranée. Il avait bien raison : là est le carrefour des grandes routes commerciales du globe. Et, depuis, cette sorte de prédestination géographique n’a-t-elle pas été rajeunie et certifiée par l’ouverture du canal de Suez? Est-ce que, des deux bassins méditerranéens que sépare la péninsule italique, l’oriental, qui débouche sur Suez, ne présente pas un intérêt plus constant que l’occidental, qui débouche sur Gibraltar? Et cette position allongée, précisément, que la nature a donnée à l’Italie, n’indique-t-elle point, par sa seule direction, dans quel sens doit s’opérer la radiation économique? C’était une théorie courante, avant la Triplice1, et nous croyons qu'on y reviendra. La vérité est que l’Italie contemporaine a des intérêts de commerce, d’influence, de colonisation à faire valoir dans tout le pourtour des bassins qui baignent ses côtes — intérêts nuancés. I, Voir chap. rr, p. 15 et suivantes.