48 l’irrédentisme contemporain serpentins et quelques pétards tricolores; — mais il ne conspire pas, précisément parce qu’il se sent à l’aise et que la tolérance administrative ne lui marchande pas trop l’expansion. Mais aux portes de la ville, dans la banlieue slovène, commence le sérieux de la lutte pour 1’ « italianité ». En bonne géographie administrative, Trieste devrait être la capitale immédiate de toute la région comprise entre la mer et les Alpes Juliennes, c’est-à-dire précisément de celle qui, sous les noms de Venezia Giulia et A'h tria italiana, passait jadis pour le fleuron des « irredente ». Les Italiens de cette région y trouveraient l’avantage de figurer, non pas, sans doute, à l’état de masse compacte, comme dans le Trentin — car l’élément slave leur est juxtaposé presque partout — mais à l’état du moins de nationalité essaimante autour d’une cité riche, populeuse, bien à eux. Ces belles formes topographiques n’ont jamais séduit et ne pouvaient séduire le gouvernement de Vienne, surtout à l’époque où 1’ « irrédentisme » était militant. Prudemment, il a divisé le Littoral en trois