244 l’italie, l'alliance franco-russe Au jeu de la politique, tous les Etats ont la main lourde, et prétendre qu’ils l’aient légère c’est exiger, la plupart du temps, qu’ils ne jouent pas. Notre intérêt nous a dicté l’occupation de Tunis. Il ne faut pas qu’il nous aveugle au point de contester que celui de l’Italie en a reçu une atteinte. Nous avonspris une place que cette nation se réservait, précisément parce que de nombreux émigrants semblent y appeler son drapeau. Le temps a, du reste, mis sa patine sur l’amertume des ressentiments de 1881, et je ne crois pas qu’en ce qui tou lie Tunis les conditions d’un ravvicinamento aillent au-delà d’un mot/us vivendi qui ménage les intérêts de la colonie italienne. Du reste la formule : Tunis a /'Italie, pour avoir séduit toute une génération et certainement préparé les voies à la Triple Alliance, n’en reste pas moins une formule, c’est-à-dire l'expression d’un système discutable et contingent. Le système revient à désigner un point sur la carte et à prétendre que là seulement l’Italie a des intérêts, que là seulement elle peut affirmer sa «vocation ». Ce n'est qu'une opinion, et, dans tous les cas, mo-