2 OC LE PANGERMANISME industrielles, le monde militaire, le clergé catholique, les nationalités dominantes et même une fraction des nationalités sacrifiées — cette idée ne peut manquer d’exercer une sorte de fascination sur la diplomatie. On peut aller jusqu’à dire qu’elle est, en quelque manière, la dernière expression de l’unité d’Etat, dans une société — nous soulignons le mot à dessein — que tout le reste divise. Et cela serait aussi vrai d’un Etat fédéraliste que de l’État actuel. La « marche à l’Orient » s’imposerait peut-être plus radicalement encore, comme principe de politique extérieure, à une Autriche fédéraliste. C’est le seul moyen, en tout cas, qu’ait trouvé jusqu'ici la monarchie de Habsbourg pour prévenir, le long de sa frontière de l’Est, les effets de l’attraction des organismes ambiants sur ses propres sujets. Il suffit de jeter les yeux sur une carte ethnographique pour constater que cette frontière passe à travers des nationalités qu’elle disjoint. Des Roumains se font face des deux côtés des Carpathes. Des Serbes se considèrent fraternellement, et, en mainte occasion, se tendent la main, par-dessus