6 l’unité italienne sans suite, et surtout sans exécution. Ce n’est qu'aujourd’hui, et sous forme de programme rétrospectif, que les Italiens reconnaissent l’importance des intérêts négligés. « Après tout, dit très justement M. Manfroni, des bouches du Toce à Sainte-Marie de Leucate, les bons ports sont rares, mais il y en a de fort importants: Venise, Ancône, Bari, Brindisi. Ils auraient pu redevenir florissants, attirer à eux le commerce des nations continentales, être reliés à l’intérieur par des voies de communication d’un établissement très facile, bénéficier du transit entre l’Occident et l’Orient, désormais rapproché de l’Europe par l’ouverture tlu canal de Suez. C’est ce qu’espérait la grande majorité des Italiens, ce que craignait le gouvernement austro-hongrois, ce à quoi pensait peut-être celui de Rome. Mais les années passèrent : de multiples vœux furent émis, d’innombrables propositions émanèrent de Chambres de commerce, de Conseils municipaux, d’Assemblées provinciales. Ou discourut beaucoup, dans l’enceinte du Parlement, et l’on invoqua maintes fois, a proposito od a sproposi./o, les souvenirs de l’ancienne Repu-