ET L EQUILIBRE ADRIATIQUE	221
d'un Leitmotiv : mainmise sur l’Adriatique et sur Trieste en particulier. 11 est piquant de noter que c’est l’Autriche elle-même qui s’est donné la peine d’implanter cette idée dans les cerveaux allemands. M. de Metternich a fourni à l’école des Wolff et des Schonerer cette occasion de bénir sa mémoire, en proposant à la Diète de Francfort, dès 1818, de faire entrer la ville et le territoire de Trieste dans la Confédération germanique, dont l’Autriche avait la présidence. C’était la théorie « aulique », qui, juxtaposant les Etats propres et non allemands des Habsbourg aux États confédérés, aboutissait à étendre « l’Europe centrale » jusqu’aux pays compris entre le Mincio, les Alpes et l’Adriatique. La Diète accepta; mais son acceptation ne fut môme pas signifiée aux puissances. Celles-ci n’auraient pas manqué de répondre — comme elles le firent plus tard — qu’il ne dépendait ni de l'Autriche, ni de la Diète, de modifier, proprio motu, une convention internationale. Or l’acte final du Congrès de Vienne avait limitativement et nommément désigné les États ou territoires compris dans la Confédération. Ni Trieste, ni les possessions ita-